Procès des paysans de Sarando et de leur avocat le 22 janvier 2007 au Haut Tribunal de la sûreté de l’Etat pour l’état d’urgence
Procès des paysans de Sarando et de leur avocat le 22 janvier 2007 au Haut Tribunal de la sûreté de l’Etat pour l’état d’urgence de la ville de Damanhour
« Liberté pour les paysans de Sarando ! »
Le 22 janvier aura lieu à Damanhour le procès de 26 paysans de Sarando[1] et de leur avocat, Muhammad ‘Abd al-‘Aziz Salama (affaire 5631 du Haut tribunal pénal de Damanhour – 2005) sous les chefs d’accusation de rassemblement illégal, de coups et blessures et d’association et, pour leur avocat, d’incitation à la rébellion.
Les faits remontent au début de l’année 2005. Les anciens propriétaires, la famille Nawar, profitant adroitement d’une situation juridique qui leur permit d’obtenir un jugement leur réattribuant les 2100 hectares qu’ils possédaient avant la Réforme agraire, se mirent à en revendiquer la propriété et à tenter, par la menace et l’intimidation puis par la force, de récupérer « leurs » terres. Avec la complicité des forces de police et des services de renseignements, Salah Nawwar intenta ainsi moult procès, fondés sur des documents falsifiés, contre des dizaines de paysans pour banditisme, association, port d’armes à feu (affaire 12551 en 2005, affaire 2825 en 2005 à Damanhour, affaire 27917 à la cours d’appel de Damanhour en 2005, affaire 776 en 2005 au tribunal pénal de Damanhour). Les paysans obtirent gain de cause dans tous ces procès. Salah Nawwar et ses alliés, dont le colonel Muhammad ‘Ammar, adoptèrent donc une nouvelle stratégie pour chasser les paysans de leurs terres. Du 5 janvier au 15 mars 2005, la population de ce village, terrorisée, a vécu un véritable cauchemar : le village fut envahi, sans aucune autorisation officielle, le 5 janvier à l’aube, par des forces de polices qui saccagèrent de nombreuses maisons, terrorisèrent femmes et enfants et arrêtèrent un certain nombre d’hommes accusés arbitrairement de port d’armes, de destruction de récoltes et de tentatives de meurtres sur agents de la force publique. De nouveau, le 19 janvier, puis les 4 et 5 mars, des forces de polices, accompagnées des hommes de main des anciens propriétaires terriens, assiégèrent le village, pénétrèrent violemment dans des maisons qu’ils saccagèrent et arrêtèrent neufs paysans le 4 et plus de cinquante personnes, dont une quinzaine de femmes et cinq enfants le 5. Une des femmes arrêtée, âgée de 40 ans, Nafisa al-Marakbi, décéda le 14 mars après avoir été torturée. Les paysans arrêtés témoignèrent tous de la torture qu’ils avaient subie le pendant la durée de leur incarcération. Sont mis en accusation, dans ce procès, 19 paysans et de 7 paysannes de Sarando ainsi que leur avocat, Muhammad ‘Abd al-‘Aziz Salama. La mise en accusation de celui-ci intervient pour l’empêcher d’assurer la défense des paysans et sans doute, dans l’esprit des autorités, pour envoyer un avertissement à tous ceux qui seraient tentés de se mettre au service des paysans pour assurer leur défense. De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, des associations de la société civile en Egypte ont témoigné de leur soutien et de leur solidarité aux paysans de Sarando pour révéler les pratiques de torture dont les paysans ont été les victimes. Nous apportons donc notre soutien et appuyons leurs revendications et leur droit à la défense. Liberté aux paysans de Sarando, liberté à l’Egypte ! Noms des paysans accusés et de l’avocat dans ce procès (affaire 5631, 2005) : 1. Muhammad ‘Abd al-‘Aziz Salama, 24 ans, avocat des paysans, Damanhour 2. Mustafa ‘Abd al-Hamid al-Garaf 3. Muhammad Ragab Khalil 4. Abu Taleb Muhammad ‘Abd Allah Abu Zina 5. ‘Imad al-Din Muhammad Mahmoud 6. Muhammad Radi al-Garaf, 20 ans, étudiant à Al-Azhar, Sarando 7. Gamil ‘Abd al-Mun’im Qabil8. Muhammad Mahmoud ‘Ateyya al-Chanawi, 21 ans, agent des forces de sécurité d’Alexandrie, Sarando 9. Ahmad ‘Abd al-Hamid Khalaf 10. Muhammad Ibrahim